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La madeleine de Proust…

Nécessairement il fallait l’évoquer, sinon elle nous aurait beaucoup manqué car elle constitue une magistrale porte d’entrée dans l’histoire et l’appréciation du goût. Sans elle, l’IGNA n’aurait peut-être pas existé. Alors venons-en à la citation qui a tout déclenché et qui renoue avec l’enfance de Marcel Proust avant d’être associée à quantité d’autres enfances qui revendiquent leur « madeleine de Proust », quelle que soit sa nature !

L’écrivain a fait école en quelques secondes : celles de sa rencontre avec une portion de madeleine trempée dans le thé que sa mère vient de leur offrir : « À l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause ». Ce passage a été écrit en 1909 et Proust était né en 1871 : entre temps, l’enfant avait grandi, il avait commencé à publier, sa mère était morte en 1905 et, depuis 1907, il s’était lancé dans l’écriture de longue durée de la Recherche du temps perdu. Elle l’accompagnera jusqu’à sa mort et même au-delà puisque le Temps retrouvé, ultime tome de La Recherche est publié en 1927. À force d’analyser les sensations de la dégustation de la madeleine enfantine, les scientifiques n’ont cessé de s’interroger sur la capacité mémorielle du « phénomène de la madeleine » et de sa puissance olfactive, capable de résister au temps…Au demeurant, les spécialistes de l’œuvre de Marcel Proust doutent de l’existence même de cette pâtisserie dégustée dans un thé de fabrication maternelle. Ils penchent pour une biscotte ou un pain grillé…Le choix de la madeleine serait venu plus tard, à l’âge de raison du romancier ! Et la forme de la madeleine ne serait pas celle que nous connaissons : mais celle d’un petit gâteau moulé dans une coquille Saint-Jacques…

De quoi, laisser libre cours à notre imagination. Merci beaucoup Marcel !

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