Skip to main content

Éditorial de la Présidente : Comme un conte de Noël !

Récemment, sur LCP public sénat, un commentaire au titre évocateur—Réparer la terre, réparer les hommes— nous a ouvert les portes d’une belle histoire, toujours en cours. Tout commence avec la fin d’une friche industrielle polluée à l’extrême, sur l’île Saint-Denis, en bord de Seine.

Débarrassée de ses tombereaux de gravas et de blocs de béton désarticulés, la terre s’est révélée empoisonnée pour des décennies, sans doute bien davantage…Que faire d’elle et de son contenu de substances toxiques ? Une association courageuse s’est emparée, avec des compétences avérées, de ces sols sans vie en les recouvrant de terre vivante et de serres protectrices pour y cultiver des fleurs, sans appoint de pesticides. Arbres fruitiers et légumes étant proscrits pour cause de racines d’emblée contaminées. Il restait à récolter cette moisson de fleurs coupées, isolées ou en bouquets, cueillies et distribuées de bon matin à des fleuristes de la capitale pour embellir le quotidien des Parisiennes et des Parisiens, des Franciliennes et des Franciliens. Si l’utilisation scientifique, précautionneuse et lente, de ces terrains malades fut jalonnée d’obstacles prévus et imprévus, ils doivent leur re-naissance aux jardinières et jardiniers embauchés à l’issue de longs parcours de migrations hasardeuses et douloureuses. Certains ont retrouvé leurs activités passées, d’autres ont accepté d’apprendre un nouveau métier avec la conviction de retrouver collectivement les forces d’une « réparation » semblable à celle de leur entreprise sur des terrains « réparés ». Pour occuper les jours de l’hiver, peu propice aux floraisons, ils ont mis leur énergie et leur talent à assembler les fleurs séchées des immortelles récoltées à la fin de l’été. Pour une fois, priorité à l’odorat sur le goût…même si quantité de pétales sont non seulement décoratives mais bonnes à déguster !

Bonne Année 2023.

Anne Marie Cocula.

Présidente de l'IGNA