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Éditorial de la Présidente : L’orange de Noël et du Nouvel An

Il n’y a pas si longtemps, dans les toutes premières années du siècle dernier, quantité d’enfants, filles ou garçons, devaient se contenter de trouver dans leurs sabots ou leurs bottines déposés au pied de la cheminée, une ou deux oranges en guise de cadeaux. Aujourd’hui, il est bien difficile de concevoir leur joie alors que les oranges ont pris possession des étals des boutiques ou des grandes surfaces en compagnie de leurs compagnes, mandarines et clémentines, plus faciles à peler et à consommer en quartiers, avec moins de risque d’être éclaboussé de leur jus ! Lui, justement, dans des emballages variés, a pris possession de notre vie quotidienne, tantôt au petit déjeuner, tantôt en collation ou en dégustation de vrai jus d’orange quand la chaleur extérieure connaît des hausses sensibles qui invitent à s’asseoir pour boire un pot. Finalement, le goût de l’orange a envahi l’ordinaire de nos existences. Il en est de même du citron, tellement présent dans l’accommodement des plats, à commencer par les huitres bien vivantes qui, à peine ouvertes, se rétractent à son contact. Lui aussi, dans nos régions du Sud-Ouest, fut un agrume coûteux dont la forme et la couleur agrémentaient les natures mortes des peintres des XVIIe et XVIIIe siècles. Pour le rendre plus visible ou plus présent, les artistes se plaisaient à dévider au premier plan, tel un ruban, son écorce épaisse et protectrice. Cette rareté a été remplacée par l’abondance et les citrons pressés font fureur dans la gamme des boissons des distributeurs ! Mais, autrefois, faute d’agrumes capables de « relever » plats ou boissons, comment faisait-on pour obtenir l’acidité ? La réponse est facile à trouver : on se servait de vinaigre ou de verjus obtenu en écrasant des raisins encore verts. Leur « piquant » est sans équivalent…Et, pour être sûr de ne pas en manquer à proximité de chez soi, on plantait une treille au-devant des maisons, à la ville, dans les villages et les fermes en pleine campagne. Pourquoi ne pas recommencer à l’heure de la sobriété et de la recherche d’ombrages ?

Meilleurs vœux et belle année 2024,

Anne Marie Cocula.

Présidente de l'IGNA