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RACE BAZADAISE pourquoi cet animal dans le bazadais ?

"Pourquoi cet animal ici ?", telle a été la question à laquelle ont voulu répondre l’Institut de l’Elevage et l’INAO en 2000. De nombreuses thèses ont argumenté sur ce thème. De nombreux  dossiers accompagnant des mémoires de reconnaissances sous SIQO ont été constitués pour répondre à cette interrogation.

     Les races Montbéliarde, Tarentaise, Laguiole, Parthenaise, Salers et bien d’autres sont associées à une production laitière AOP. Les races Maine-Anjou (Rouge des Prés) et Camargue sont associées  à une production de viande AOP. Dans tous les cas, le milieu et les hommes qui y vivent et y ont vécu sont les acteurs de la création,  de la reconnaissance et pérennisation de ces races. Ils avaient des contraintes et des besoins qui ont influencé les critères de ces races.

Toutes les religions ont sacralisé les bovins, partenaires de l’histoire des hommes, en commençant par Europe enlevée par Zeus transformée en taureau

 Première contrainte le milieu naturel

Laurent Icre,  de la Faculté de lettres de Bordeaux décrit en 1934-1935 le Bazadais comme étant le Nord du pays landais et la vallée de la Garonne entre La Réole et Langon. Les vallées du Ciron et du Lysos le limitent à l’Ouest, au Sud et à l’Est. C’est un quadrilatère de 25 Km de côté, aux limites vagues, ne respectant pas les limites administratives. La nature y est plus subtile que les simplifications humaines. Au milieu de ce territoire coule la Beuve qui limite le plateau sur lequel s’est installée la ville de Bazas.

Cette extrémité de Gascogne est bien arrosée grâce aux sols hétérogènes où l’on trouve des bois de chênes, de châtaigniers, d’acacias, de pins ; mais aussi des vignes sur sols  argilo-graveleux et silico-graveleux qui peuvent également porter des cultures céréalières, du tabac, des légumes et des fourrages.

Deuxième contrainte, la race bovine Bazadaise résulte de besoins agricoles.

 

bazadaise au travailPour répondre à ces conditions forestières et agricoles, l’agriculture a jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale a eu recours à des « partenaires » animaux pour fournir l’énergie de traction.
En outre les bovins fournissaient également de la fumure, mais aussi la viande. Ce dernier débouché est aujourd’hui au cœur de l’attente agricole et des envies des consommateurs.

 

Les hommes du Bazadais ont créé une race de travail aux aptitudes multiples à qui tout est demandé sauf l’aptitude laitière. Une race capable :

¨ de travailler en milieu naturel de type : forêt et sous-bois 

¨ de passer dans des lieux étroits : les rangs de vignes, le sous-bois, donc de conformation petite et moyenne,

¨ de passer dans des environnements humides au sol, dans in climat parfois chaud.

Il existe de nombreuses hypothèses sur l’origine de cette race et les croisements dont elle serait issue. Contentons-nous de suivre les travaux de monsieur Baron, professeur à l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort sur cette observation : elle est très ancienne et génétiquement fixée. En suivant les descriptions administratives de l’Ancien Régime et du XIXe siècle complétées par les dessins et photos anciennes,  l’animal n’a pas beaucoup changé dans le temps. En 1896, Le ministère de l’Agriculture, à l’initiative des professionnels locaux et du Conseil Général, met en place le Herdbook de la race.

Cet « état civil » permet de suivre les ascendants et descendants, mais aussi, la qualité obtenue par une sélection rigoureuse, aujourd’hui elle est recherchée dans le monde entier.

Certaines de ces qualités sont pour partie oubliées :

   - aptitude au transport de bois sur les axes routiers reliant Bazas aux Landes avant l’arrivée des camions ;

   - aptitude à répondre durant sa vie à cinq fonctions : dès son appareillage (mise au joug) les bœufs font les labours légers, les désherbages, les hersages ; puis vers 18 mois les animaux partent dans les Landes et le Gers pour des travaux sur des terres légères ; à l’âge de trois ans quand ils sont dociles ils participent au travail dans les vignes et enfin vers cinq ans ils passent à l’engraissement sur les pâtures grasses du Bazadais.

Aujourd’hui seule l’aptitude à subir l’engraissement est utilisée. La race est appréciée en boucherie : la viande est sapide, très appréciée avec une graisse interstitielle légèrement jaune (pâturage). Son intérêt hédonique est reconnu.

 Bazadaise et son veauLa race Bazadaise est très appréciée des bouchers locaux grâce à son excellente conformation et une finesse de squelette qui lui confèrent des rendements en viande élevés par carcasse

   * Veau de boucherie : 68 à 73%

   * Vache de réforme : 60 à 65%

   * Bœuf Gras : 63 à 67%

   * Taurillon (16 à 18 mois) : 63 à 67%

 

La race  bovine Bazadaise est la base d’une "culture paysanne " spécifique au Bazadais.

Bazadaise

 Pour le consommateur, la Bazadaise (Bœuf Gras ou pas) est une vache de couleur gris souris, agréable à l’œil, avec des muqueuses (museau notamment) rosées, équipée en cornes moyennes relevées vers le haut.

Comme toutes les races à viande elle est très photographiée lors des foires et fêtes qui lui sont consacrées. Une star bovine à sa façon

Alain MUR 

Ouvrages à consulter :

Thèse pour le Doctorat vétérinaire - Anne, Emmanuelle, Renée, Bihet Viguié - La race bovine bazadaise : Terroir, rusticité et développement international - 2006 - Ecole nationale vétérinaire d'Alfort.

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